L'adresse de " Frères humains, graines de rêves " a changé. Il est encore en construction mais vous pourrez y découvrir le travail d'amis poètes, écrivains et dessinateurs en plus du mien.
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Bonne visite et merci !
Quelqu'un a trouvé les clés de ma vie, de mon coeur, de mon esprit. Il est entré avec ses sales bottes crottées, il a tout retourné, les armoires et les étagères, les tiroirs et les coffrets. Il a tout saccagé, les portraits qui ne tenaient qu'à un fil, les vases et les figurines fragiles, les boites à secrets et même le petit carnet de mes pensées. Il a ouvert les fenêtres aux quatre vents et c'étaient l'hiver... Quand il est parti, il a laissé la porte ouverte, tout le monde a pu visiter. Depuis,il n'y a plus que des courants d'air.
Magali. 18 avril 2014.
Ci-dessous, les extraits de mes écrits, publiés dans le livre " Nature de femmes ", sorti le 11 février 2014.
" Nature de femmes " est le recueil de diverses paroles et ressentis de femmes. Nous avons été une quizaine sur le canton de Montiers-sur-Saulx à y participer sous l'impulsion de Zabote ( Cie Azimuts ) dans le cadre plus général de la création du spectacle " Entrailles " sur le thème de la femme.
Nature de femmes. Extraits.
Mon premier Amour ...
Tous les soirs, nous nous retrouvons et tous les soirs, la magie opère. Je suis née pour être aimée de lui, il est mon autre, mon reflet dans le miroir de ma vie....
Il y a un trou béant dans mes entrailles. Je suis vide de lui, je fonds, je me liquéfie, je glisse, je donne mon corps à un autre mais mon esprit se détache, je ne suis plus que l'ombre de moi même. Je suis persuadée que je vais mourir. Malgré la nourriture, je perds du poids à une vitesse vertigineuse, bientôt je serai presque invisible, je n'existerai plus pour ne plus souffrir ...
Et puis, le printemps suivant arrive. Enfermée sur moi-même, dans cette vie qui s'impose à moi et que je ne choisis pas, soudain, je veux me battre. Je n'oublie pas, je ne peux pas faire taire ma mémoire mais tout au fond de moi je sens cette étincelle qui me pousse et me dit de me relever.
Commence alors un long travail sur moi-même et sur mes proches pour m'imposer en tant qu'adulte et femme. Désormais, je déciderai de ma vie, quoiqu'il m'en coûte.
Quartier lointain.
Je me suis allongée dans l'herbe, elle était haute, personne n'aurait pu me voir, j'ai mis ma tête à l'ombre, tout près d'un buisson odorant. J'ai senti les rayons du soleil de juin sur mes jambes nues et à travers le tissu léger de ma robe d'été. Quand j'ai fermé les yeux, le vent, les odeurs des champs et le chant des oiseaux m'ont transportée dans mes plus lointains souvenirs...
Soudain, j'étais là sur le chemin noyé de soleil, mon landau de poupée devant moi, j'attendais l'amoureux de mes huit ans... J'étais aussi sous les grands arbres à tirer sur les plus hautes graminées pour jouer à poule ou coq. J'étais dans le jardin de mon grand-père tout près des sapins aux troncs cloqués de boules de résine que je m'amusais à faire éclater pour coller mes doigts entre eux et sentir l'odeur entêtante du pin. Je me gave de framboises et de carottes crues à peine lavées. Enfin, je cours après mon frère en criant et je me dispute avec ma cousine, soeur de coeur, en vacances pour quelques jours. Les souvenirs affluent, doux, sucrés, amers mes larmes coulent, mon grand-père est parti, mon enfance aussi.
L'adolescence me rattrape. L'odeur de l'herbe me rappelle celle des soirs de saint Jean et celle des greniers à foin dans lesquels je passais des après-midis entiers en compagnie de ma bande de copains. Cette même odeur que celle de mon premier baiser. Une odeur d'été, celle de l'insouciance et de la jeunesse.
Je me suis endormie. Quand j'ai ouvert les yeux, réveillée par un frisson, le soleil était bas dans le ciel, les ombres s'étiraient loin sur le sol, l'herbe était humide et ma peau était rouge.
Ce jour-là, la nature m'a fait cadeau de vingt-cinq ans pour retrouver qui j'étais autrefois.
" Nature de femmes ", Isabelle Raulet, éditions Les Artpailleurs.
Petit sac en velours noir, doublure en toile de coton rouge, petite poche intérieure. Breloques, broderie, boutons et dentelle.
Très grand sac en toile cirée imprimée tête de mort, doublé de ouatine et de toile de coton épaisse rouge. Poche intérieure. Fermeture par pression. Rubans, dentelle et breloques.